Antonio Jiménez Saiz - Ici s'achève la nuit 03
Édition 2/3
21 x 29,7 cm
Signé et encadré
Photographie argentique
Impression jet d'encre sur Canson Infinity Baryta photographique II Matt 310
Cadre avec vitre sans tain
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Exposition Stéphanie Petitjean & Antonio Jiménez Saiz - Ici s'achève la nuit (septembre 2023)
« Le mot silence est encore un bruit, parler est en soi-même imaginer connaître, et pour ne plus connaître il faudrait ne plus parler. Le sable eût-il laissé mes yeux s’ouvrir, j’ai parlé : les mots, qui ne servent qu’à fuir, quand j’ai cessé de fuir me ramènent à la fuite. Mes yeux se sont ouverts, c’est vrai, mais il aurait fallu ne pas le dire, demeurer figé comme une bête. J’ai voulu parler, et comme si les paroles portaient la pesanteur de mille sommeils, doucement, comme semblant ne pas voir, mes yeux se sont fermés.
C’est par une « intime cessation de toute opération intellectuelle » que l’esprit est mis à nu. Sinon le discours le maintient dans son petit tassement. Le discours, s’il le veut, peut souffler la tempête, quelque effort que je fasse, au coin du feu le vent ne peut glacer. La différence entre expérience intérieure et philosophie réside principalement en ce que, dans l’expérience, l’énoncé n’est rien, sinon un moyen et même, autant qu’un moyen, un obstacle ; ce qui, compte n’est plus l’énoncé du vent, c’est le vent. »
L’expérience intérieure, Georges Bataille.